Chronique 66 : Les Justes d'Albert Camus

1949 - Folio plus classiques - 80 pages

La quatrième de couverture : [Prologue d'Albert Camus] 
"En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J'ai seulement tâché, à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai. 
J'ai même gardé au héros des Justes, Kaliayev, le nom qu'il a réellement porté. Je ne l'ai pas fait par paresse d'imagination, mais par respect et admiration pour des hommes et des femmes qui, dans la plus impitoyable des tâches, n'ont pas pu guérir de leur cœur. On a fait des progrès depuis, il est vrai, et la haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu'elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre - et pour dire ainsi où est notre fidélité.
Albert Camus"


Mon avis : Je ne me rappelle pas déjà l'avoir évoqué ici, mais Albert Camus est mon auteur préféré. Je l'ai découvert il y a des années avec La Peste qui a été une claque littéraire. J'ai lu beaucoup de ses œuvres, mais je n'avais encore jamais tenté le théâtre. 

Je ne vais pas faire durer le suspense, j'ai adoré cette pièce ! Je l'ai lu d'une traite. Une fois que vous commencez la lecture il est impossible de refermer Les Justes sans aller au bout, sans savoir la fin. 

J'ai bien évidemment et comme toujours adoré l'écriture de Camus et la justesse de ses mots. J'ai relevé plusieurs répliques qui m'ont percuté. 

"J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice. Il fallait donner sa vie pour la combattre. Maintenant, je suis heureux."

"Nous acceptons d'être des criminels pour que la terre se couvre enfin d'innocents."

"STEPAN : L'honneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches.
KALIAYEV : Non. Il est la dernière richesse du pauvre."


Mon seul regret, est que je ne pourrai jamais percevoir tous les sens cachés qu'Albert Camus glisse dans ses livres. 
Dans Les Justes, il y a une remise en question de la révolution, Camus se demande si tous les moyens sont bons, justifiables pour renverser un régime autoritaire ? Les personnages de Kaliayev et de Dora pensent que non, tout comme Camus. Stepan, affirme que oui, qu'il faut savoir sacrifier des êtres humains (pensée sartrienne). Cette analyse engendre également une remise en question chez le lecteur. 

La véracité de cette histoire m'a profondément touchée. Je peux que vous recommander cette pièce et cette édition qui l'analyse très bien (je l'ai un peu feuilletée) et permet de mieux la comprendre. 


Ma note : 17/20

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